Être heureux avec Nietzsche, mardi 26/09 à La Garde

Séance du mardi 26 septembre à 14h30 à La Garde (Auditorium Gérard Philipe) animée par Philippe Granarolo, Docteur en Philosophie.

La première doctrine dans l’histoire des civilisations à être partie de l’idée que nous sommes malheureux et que nous avons la capacité de vaincre la souffrance est le bouddhisme, que Nietzsche a découvert en lisant son premier maître Arthur Schopenhauer. Or supposer un bouddhisme nietzschéen semble a priori une aberration, la philosophie de Nietzsche contredisant apparemment tous les piliers du bouddhisme : l’illusion du « Moi », la valeur de la compassion, et l’idée d’une conduite juste et d’une pratique régie par des règles strictes.

Mais l’individualisme nietzschéen est le contraire de ce que l’on croit souvent. Il existe pour Nietzsche quatre sources essentielles de la souffrance : le mauvais usage de notre conscience, le regard que nous portons sur nous-même, le regard que nous portons sur les autres, et notre incapacité à nous émerveiller Apprendre à connaître ces sources de souffrance est l’unique chemin qui peut nous conduire au bonheur.

Mais toutes ces sources de souffrance ont en définitive une seule cause, notre conception du temps. Derrière tous nos ressentiments se cache une unique condamnation, la condamnation d’une réalité (individuelle et collective) qui n’a pas été ce que nous aurions aimé qu’elle soit. Cette condamnation de la réalité est la source des croyances et des idéologies.

La « rédemption » dont parle Nietzsche, c’est donc la réconciliation avec la réalité, et pour que cette réconciliation fonctionne, il faut apprendre non seulement à « supporter » le réel (attitude stoïcienne) mais à vouloir ce qui a été et ce qui est.