prochaine conference du 20/03/2018

A 14h30 le 20/03/2018 a l espace des arts au Pradet Mme Huguette THELOT nous présentera une conférence sur PATRICK MODIANO: LES COMBATS DE LA MÉMOIRE

En 2014, Patrick Modiano a obtenu le prix Nobel de littérature. A Stockholm, vêtu de l’habit cérémonial, il a prononcé devant le roi et sa cour un magnifique discours sur le rôle de l’écrivain. Il a publié une bonne trentaine de romans et, dès le premier, La Place de l’Etoile, obtenu en 67((à22 ans), le prix Roger Nimier. Puis, en 78, le Goncourt, pour La Rue des Boutiques obscures. Traduit dans de nombreuses langues,, il est devenu une valeur incontournable de la littérature française contemporaine D’après l’impitoyable Houellebecq : « Sans lui, il nous manquerait quelque chose »
Eclectique , il a écrit le scénario de Lacombe Lucien , et, fantaisiste, des textes de chansons Etonnez moi Benoît pour Françoise Hardy et l’Aspiracoeur pour Régine. Marié très jeune ,à une artiste juive d’origine tunisienne, père de deux filles, sa vie est sans histoire(du moins pas au sens habituel du terme)
Oui mais….
Sa langue maternelle est le flamand. Fils d’une actrice belge et d’un aventurier juif levantin, baptisé catholique , mais, enfant souvent abandonné et traumatisé par la mort de son jeune frère, adolescent livré à lui-même et contraint pour survivre(plus ou moins aidé par sa jolie figure), à de douteux expédients , et même à la petite délinquance . Il vole des livres, qu’il lit avant de les revendre. Il rêve d’être écrivain et de mener une vie normale . Deux chances : l’aide de Raymond Queneau, ami de sa mère lui permet de publier La Place de l’Etoile et de devenir célèbre. Il rencontre la « femme de sa vie »et se considère comme « sauvé »
Mais, devenu célèbre, il ment sur sa date de naissance. Pourquoi ?
Pendant des années il est paralysé par une timidité maladive. Capable d’écrire avec facilité ;il a énormément de difficulté à parler Une fameuse émission d « Apostrophes » en conserve le souvenir Il a d’étranges habitudes, erre comme une « girafe hallucinée » dans un Paris parallèle qu’il est seul à voir , conserve précieusement, des téléphones noirs à cadran qui sonnent dans le vide
On lui reproche d’écrire toujours le même livre A part La Place de l’Etoile, (et quelques autres), c’est souvent vrai. Comment expliquer que le lecteur ne se lasse pas ?
Modiano invite celui-ci dans une étrange et immatérielle machine à remonter le temps, bâtie de mémoire ordinaire et de mémoire magique, qui parfois se distinguent et parfois se confondent, dans un combat , aussi absurde qu’obstiné, capable d’accomplir des miracles mais voué à l’échec personnel. Pourquoi ce combat ? Pourquoi s’introduire obstinément dans un passé qui n’est pas le sien ? Pourquoi subir le tourment renouvelé de l’échec ?
A-t-il trouvé enfin l’apaisement ?